Mon expérience du yoga
Isabelle Silvagnoli enseigne le Kundalini Yoga depuis 2004. Elle est professeure diplômée de la Fédération Française de Kundalini Yoga, diplômée de Sat Nam Rasayan, et enseigne le Yoga des sons.
Un jour un ami m’a dit : « je fais du yoga depuis un mois, c’est génial, ça me fait un bien fou. » Il a un peu insisté… je ne connaissais rien au yoga mais j’avais envie d’essayer depuis longtemps.
Je sortais d’une histoire d’amour difficile qui m’avait mise à plat.
Le yoga m’a permis de me reconstruire et de détruire de vieux schémas qui faisaient que toujours je tombais sur des hommes qui ne me comprenaient pas et que je ne comprenais pas, faute aussi que je ne me connaissais pas vraiment. Quelques mois plus tard je rencontrai Jacques qui partage ma vie et nous avançons petit à petit.
Mon professeur me conseilla d’arrêter de boire du café, j’en buvais au moins deux ou trois tous les jours, j’aimais la sensibilité que donne le café, je tremblais…et j’ai arrêté comme par magie, sans faire le moindre effort simplement j’allais aux cours, au début une fois par semaine et très vite deux fois par semaines, le yoga était entré dans ma vie et j’allais de mieux en mieux, je n’avais plus très envie de sortir faire la fête comme je le faisais auparavant. D’ailleurs cela a coïncidé avec un moment où les occasions se sont raréfiées. J’avais 28 ans et je faisais la fête depuis 10 ans. Je perdis de vue de nombreux amiconnaissances, d’abord un peu triste et surprise par cette défection je me résolus à avoir confiance.
Je participai à mon premier festival de yoga où il ne faut emmener ni drogues, ni viandes, ni cigarettes. Je fumais encore, sans mentir, un bon paquet par jour. Cette nouvelle expérience m’excitait mais l’inconnu me faisait peur. Je partis avec une cartouche de cigarettes cachée dans le fond de mon sac, je n’imaginais pas faire autrement. La magie se produisit à nouveau. Je fumai une cigarette le premier soir puis plus rien. Je n’avais jamais essayé d’arrêter de fumer, cela me paraissait énorme et voilà que j’avais tenu une semaine sans une cigarette. Quand je repris la route pour rentrer chez moi me monta une petite appréhension : je vais retrouver ma voiture avec son cendrier plein de mégots et puis j’adore fumer en voiture, j’en ai tellement l’habitude. Mais j’étais tellement surprise et secouée par l’énergie du festival et ce fait incroyable : je ne suis plus obligée de fumer.
Cet arrêt subite de la cigarette me fit prendre bien des kilos, j’adoptais la tenue du yogi où j’étais à l’aise, mon entourage me regardait me transformer en bibendum d’un œil plus que circonspect mais une confiance s’était installée en moi, je sentais que je ne pouvais pas faire autrement que de manger ( plus tard je compris que cela correspondait à mon besoin de prendre ma place en plus des raisons traditionnellement données). Je me réjouissais de l’économie que je faisais sur les cigarettes. Les cours de yoga que je prenaient me coûtaient moins cher que les cigarettes que j’économisais. J’étais gagnante à tous les niveaux. Cette periode d’expansion finie par se tasser au bout d’un an et demi, deux ans.
Durant ce moment le yoga me permit de garder confiance en moi, de sentir que mon choix était le bon et parce qu’il est un merveilleux outil de nettoyage, de ne pas pouvoir rechuter. J’allais de temps en temps à des soirées enfumées, je commençais à boire et comme l’un et l’autre vont si bien ensemble je taxais quelques cigarettes à gauche et à droite. Je rentrais malade, je vomissais et les deux jours suivants j’avais la nausée. J’ai fait cela trois quatre fois le temps que mon corps comprenne qu’il n’aimait vraiment plus ça. Il m’a fallut deux ans pour n’avoir plus jamais envie d’une cigarette. Mon aventure avec la cigarette c’est un travail d’acceptation, ce qui me paraît magique c’est que je n’ai fait aucuns efforts.
Pour l’alcool, il n’y a pas eu d’arrêt brutal mais ne vaquant plus tous les soirs à des vernissages, mon rythme s’était naturellement considérablement ralenti ce qui était une bonne chose car je me souviens m’être demandé si à force de boire une bière ou un verre de vin tous les soirs, je ne finissais pas par être accroc. J’étais amatric
e de bons vins et je le suis toujours mais je ne bois plus que du très bon vin, je n’ai plus besoin de boire pour être heureuse ou pour passer le temps. Les effets combinés de mon nouveau régime, je mange beaucoup de légumes et de fruits avec le quasi arrêt des substances excitantes et l’exercice du yoga, me permettent d’avoir une belle peau, de respirer profondément et de ce fait d’être beaucoup moins angoissée, confiante dans l’avenir. Il a été important pour moi de me rendre compte que j’étais capable de changer.
En devenant prof de yoga, j’ai la possibilité de transmettre une technique que l’on peut dire scientifique. Chaque aspect, mouvement a une raison précise qui a été éprouvée depuis des siècles. Pour donner un exemple, pendant un exercice, vous êtes allongé sur le dos et vous levez les jambes à 10° vous travaillez sur les organes génitaux, à 30° vous travaillez sur la région ombilicale, à 60°vous travaillez sur la région du foie et de la rate et à 90° vous travaillez sur la circulation dans le cerveau.
Mais cette connaissance n’est pas nécessaire pour pratiquer le kundalini yoga. Bien au contraire, il faut se laisser guider par le professeur et se concentrer sur la respiration, le troisième œil etc..
Il y a un ouvrage fameux, constitutif des règles du yoga. Inspiré par des siècles d’enseignement Patanjali écrit Yoga-Sutras, magnifique livre de poésie. Le premier sutra dit : « le yoga est l’arrêt de l’activité automatique du mental. » Puis « Alors se révèle notre Centre, établi en lui-même. »
Le yoga c’est vivre bien le moment présent et se préparer un avenir serein.